Quand un double champion de France de chasse sous-marine visite le siège entièrement rénové de son entreprise sponsor, c’est assurément un moment magique. Quentin Roustan a visité Seac à Gênes, en Italie, où la société italienne s’est complètement transformée au cours des dernières années, en internalisant la majeure partie de la production, comme les palmes, les masques, les tubas et la plupart de la gamme d’arbalètes.

Le siège de Seac s’est beaucoup développé ces dernières années grâce aux nouvelles zones de production. Tout le côté est alimenté par le soleil
Quentin Roustan Luca Rellini & Emmanuel Tosi
Quentin Roustan, Luca Rellini, Directeur Commercial Seac, & Emmanuel Tosi, Directeur Commercial Seac France
Quentin joue avec une version courte de la célèbre fusil pneumatique Asso.
Quentin joue avec une version courte de la célèbre fusil pneumatique Asso.
Dante Noceti (chef de produit Seac) montre à Quentin et Emmanuel la fabrication interne des palmes.

Lors de la visite complète du siège de Seac, Quentin a été impressionné par l’énorme capacité de conception et de production de l’entreprise italienne aujourd’hui. Carlo Forni, fondateur et rédacteur en chef d’Apnea Passion, était présent et a profité de l’occasion pour interviewer l’incroyable champion et ami de la chasse sous-marine française.

Une partie des nouvelles zones de production internes de Seac

Carlo Forni : Bonjour Quentin, tu es pour la deuxième fois champion de France de chasse sous-marine. Quel est le « secret » de ton succès ?

Quentin Roustan et Carlo Forni (directeur d’Apnée Passion) heureux de se rencontrer, pour une fois hors compétition

Quentin Roustan : Honnêtement, je pense que la stratégie est l’élément le plus important de mon succès. Par exemple, cette année, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour me préparer, car j’ai dû construire ma nouvelle maison, avec mon père, et le temps était donc très limité.

CF : Parlez-nous des deux titres, 2023 et 2024.

Quentin parle de ses deux titres de champion de France consécutifs

Quentin Roustan : La zone de compétition du Championnat 2023 était très grande, mais les profondeurs étaient assez limitées. L’élément clé de la stratégie consistait donc à effectuer de nombreuses plongées, d’une durée de 30 à 35 secondes par plongée, à une vitesse étonnante. J’ai été deuxième le premier jour et j’ai gagné le deuxième jour, ce qui m’a permis de remporter la victoire finale.

En 2024, en Bretagne, pour le premier championnat dans cette région, la situation était impressionnante. La côte et le fond marin sont constitués d’énormes rochers dans un décor tout à fait unique. La situation était complètement différente de celle de 2023. Dans l’ Océan, les vagues atteignaient jusqu’à 4 mètres de haut pendant la préparation, ce qui rendait les conditions extrêmement difficiles. Mais finalement, pendant les deux jours de compétition, la mer était totalement calme et l’eau totalement propre et transparente. En fait, nous avons surtout utilisé la technique de l’aspetto. La marée était également impressionnante, jusqu’à 3 mètres. J’ai enfin pu faire de bonnes prises, notamment un colin de l’Atlantique de 4 kg et un bar de 2,5 kg. Le règlement autorisait d’ailleurs un maximum de 2 poissons par espèce.

Quentin Roustan lors du championnat de France de chasse sous-marine 2024 qu’il a remporté en Bretagne.

Carlo Forni : Cette année, le championnat de France de chasse sous-marine se déroulera sur la Côte d’Azur. A quoi vous attendez-vous ?

Quentin Roustan : Le championnat de France se déroulera cette année les 12 et 13 septembre. Les conditions imposeront de pratiquer la chasse sous-marine beaucoup plus en profondeur, autour de 40 mètres. Je vais devoir passer beaucoup de la profondeur à la profondeur, et comprendre quelles profondeurs seront les meilleures, en fonction de l’état de la mer. Les mérous et les corbs ne sont pas autorisés dans la zone, ce qui m’obligera à me concentrer sur les sars, les labres, les salemas et les motelles.

CF : Quel équipement utilisez-vous lors des compétitions ?

Quentin Roustan : J’adore utiliser le nouveaux arbalète Preda HC à tête fermée en compétition. Comme combinaison, la Seac Snake est géniale, et je l’utilise dans toutes ses épaisseurs, 5 et 7 mm, avec la possibilité de mélanger du 5 mm avec du 7 mm. Le dague Seac Samurai est parfait pour finir le poisson, tandis que le montre Seac Apnea HR est très complète en termes de fonctions, et très belle !

Quentin près de la machine de vérification de haute qualité utilisée pour toutes les montres de plongée Seac.

Carlo Forni : Qu’en est-il du prochain championnat du monde de chasse sous-marine, qui se tiendra au Brésil, à Sao Francisco do Sul, à la fin du mois de novembre ?

Quentin Roustan: Les conditions de mer attendues sont une faible visibilité, et une profondeur ne dépassant pas 20-25 mètres. Pour aller plus profond, il faut en fait s’éloigner de 50 Km de la côte. La préparation du championnat de France de chasse sous-marine en septembre sera également utile pour le championnat du monde. Les techniques de chasse sous-marine alterneront l’agachon et la chasse sous-marine dans les roches.

CF : Quand avez-vous commencé à pratiquer la chasse sous-marine ? Qu’est-ce que la chasse sous-marine pour vous et comment la pratiquez-vous ?

Quentin Roustan : J’ai commencé assez tard, à 21 ans. J’ai été invité par un ami qui avait un Club. J’ai commencé avec ma famille au harpon à main. La chasse sous-marine est une activité très dure qui rapporte peu par rapport aux efforts qu’il faut fournir. Grâce à mon travail, j’ai des horaires décalés, ce qui me permet de pratiquer la chasse sous-marine 2 ou 3 fois par semaine. J’aime beaucoup la chasse sous-marine dans les fosses et l’aspetto pour les plus gros poissons, notamment parce que cette dernière technique est difficile à appliquer pendant les compétitions. Il n’est pas facile de gagner en attrapant des dentè ou d’autres gros poissons.

Carlo Forni : Quelle est la situation des compétitions de chasse sous-marine en France ?

Quentin Roustan : Pas facile. En France, les athlètes et la Fédération, la FFPSA, devraient se réunir pour travailler pour le bien des compétitions de chasse sous-marine, mais ce n’est pas facile, car la chasse sous-marine est un sport très individuel. Les jeunes pêcheurs sous-marins veulent simplement aller dans l’eau et faire des photos et des vidéos à publier sur les médias sociaux, mais ne sont pas vraiment intéressés à s’associer à un Club, quelque chose qui aiderait au contraire tout le secteur de la chasse sous-marine.